LES EXCENTRIQUES
ARTHUR CRAVAN - INTRO ET SOMMAIRE
Arthur Cravan
Calaca
("dico")

FABIAN LLOYD
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CALACA
VIVANT

 
CALACAS & CALAVERAS

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"Prisonnier de la vie, le nouveau-né,
S'inscrit sur la liste d'attente
Et va jouer aux billes
Avant d'être libéré par la Dentue, maigre fille."
Poème mexicain

Le mot calavera" (ou "calaca" dans la langue populaire mexicaine) désigne le crâne et par extension le squelette lui-même. Au Mexique, la tradition veut que, le jour de la Toussaint, on fasse des offrandes aux morts pour les inviter à revenir sur terre et on vende des représentations du squelette sous forme de gravures, figurines de papier mâché, friandises en sucre, peluches ou jouets mécanique.

Ces "calaveras" proviennent à la fois de l'héritage indien ( le crâne humain et les déesses de la Mort sont fréquemment représentés dans l'art précolombien) et de l'héritage espagnol ( les danses macabres, les memento mori et la forte présence de la mort dans l'art catholique ), ce qui explique sans doute leur grande popularité.

Ce ne sont pas des représentations tristes ou funèbres. Mais plutôt l'affirmation stoïque que vie et mort sont indissolublement mêlées et qu'il vaut mieux en rire et profiter de l'existence tant qu'elle dure. Certains crânes-jouets ont ainsi une mâchoire articulée et semblent, lorsque l'on tire sur une ficelle, rire.

Les "calaveras" parodient les activités humaines. On peut trouver des squelettes dansant et buvant, ou une femme-squelette accouchant d'un bébé-squelette entre les mains d'un accoucheur squelette.
   
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Il existe un genre "calavera" qui permet de traiter tous les sujets sous l'angle de l'humour noir. La "calavera Snoopy" ridiculise la vision, mièvre et sentimentale, qu'ont de la vie les voisins du Nord. On utilise aussi les "calaveras" comme outils de satire sociale ou politique. La "calavera huertista" dépeint le général Huerta sous les traits d'un monstre mi-rat, mi-araignée, à tête de mort.

Le plus célèbre dessinateur de "calaveras" est sans conteste José Guadalupe Posada (1852-1913). Diego Riveira l'a représenté sur la grande fresque de l'Hotel del Prado à Mexico City, donnant le bras à une élégante-squelette. Posada influencera toute une génération d'artistes mexicains, dont Leopoldo Méndez et son Taller de Grafica Popular.

Aujourd'hui, hélas, l'influence du voisin du Nord se fait sentir et, peu à peu, les masques de Halloween fabriqués à la chaîne remplacent et chassent les "calaveras" de sucre et de papier mâché.

© Emmanuel Pollaud-Dulian
(Paris - octobre 1998)

CALACA

 

 

 
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